Cette étude complexe nous démontre élégamment qu'il est décidément préférable pour le Roi blanc de rôder aux alentours de la tête de notre chaîne de pions (les cases f2, g3) plutôt que de sa base (la case d4).

Pour terminer ce paragraphe, penchons-nous sur quelques situations où la Tour lutte pour annuler, face à des pions particulièrement agressifs, notamment face à deux pions liés sur la sixième rangée, dont on imagine les ravages qu'ils créeront si la Tour ne parvient pas à faire diversion, par des menaces de mat ou d'échec perpétuel.

Là encore, plutôt que de chercher à énoncer des théorèmes lourds, aux conditions d'application trop exigeantes pour qu'ils soient réellement efficaces dans la pratique, nous rassemblerons quelques exemples caractéristiques, riches en idées stratégiques et tactiques, susceptibles d'aider le joueur à réfléchir, et non de se substituer à cette réflexion. Le lecteur fidèle sait trop combien un changement infinitésimal dans la position modifie parfois le jeu de fond en comble. Nous l'avons constaté maintes fois, et le reverrons au paragraphe 2. Profitons de ce propos pour nous excuser auprès de tel autre lecteur, qui eût préféré plus de "texte" et moins de variantes techniques, moins de "chiffres". Il est hélas impossible (et ce serait fort malhonnête de le laisser croire) que l'on devienne bon joueur de finales (et bon joueur d'Echecs) avec seulement des principes, des idées générales, et sans affronter les détails, les nécessaires flots de variantes (ce qui ne veut pas dire s'y noyer...) Sinon, nous pouvons lui proposer un excellent "San Antonio" !

Prenons conscience, tout d'abord, de la force de deux tels pions, grâce à cette composition du terrible docteur Tarrasch :

S. Tarrasch (1912)