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Conclusion


 Le lecteur attentif découvrira peut-être, dans le présent ouvrage, certaines erreurs analytiques. Je pourrais invoquer, pour ma défense, une phrase de Robert J. Fischer, affirmant qu'il est tout à fait impossible d'écrire un livre sur les Echecs sans commettre d'erreurs. Mais, en réalité, je n'attends aucune indulgence particulière du lecteur le plus sagace : bien au contraire, il me fera un honneur insigne s'il exerce, à l'égard de mon travail, le quart de la sévérité dont j'ai moi-même fait preuve envers les auteurs reconnus dont je faisais l'apologie dans mon Introduction. En consultant leurs ouvrages afin de préparer celui-ci, j'ai en effet relevé de très nombreuses fautes, de gravité variable, selon les risques encourus. Ce nombre demeure pourtant assez faible, eu égard à l'extrême richesse du matériel concerné ; par ailleurs, le "noyau" de la théorie, transcrit de volume en volume depuis des décennies, à quelques détails près, demeure intouchable, de sorte que le lecteur pressé y trouvera son compte. Disposant de plus de temps, il pourra en savoir plus, en réunissant... et comparant. Il jugera par lui-même : dès lors, son avis sera, comme on dit, "autorisé" !

 

J'ai parlé de risques... Quand un auteur illustre dit A... , et un deuxième, tout aussi respectable, dit B..., que dois-je faire ? Mon attitude est, depuis plus de trente ans, toujours la même : trancher, en prenant mes responsabilités. Il n'est pas de mon goût, en effet, de disparaître furtivement, laissant les titans s'affronter. Voici un autre cas : telle étude est présentée avec une solution squelettique, ou des explications trop sommaires. Une question irrésistible se pose : ici, au 3e coup, que joue-t-on sur telle défense ? J'ai tenté de ne pas éluder le problème. Si je trouve une suite, je la donne. Dans le cas contraire, je décrète l'étude incorrecte, et la rédige en conséquence. Au fond, comme chacun le sait, il existe un excellent moyen de ne pas se tromper : c'est de ne rien faire, et de ne rien dire. Je préfère la belle histoire racontée dans "Dossier secret" d'Orson Welles. Le scorpion demande à la grenouille de l'aider à traverser le lac. "Je ne te piquerai pas, c'est logique ! Sinon, je me noierais avec toi". La grenouille, convaincue, accepte. Au milieu du lac, le scorpion juché sur son dos, la grenouille sent une vive douleur. "Logique !  Logique !  Elle est belle, ta logique !". Et le scorpion de répondre, avant d'être englouti : "Je suis vraiment désolé, mais c'est mon caractère !". Puissent nos lecteurs boire un verre pour fêter le "caractère" certes, mais aussi à la santé de tous les amateurs de finales...

 

Un mot enfin sur les "exercices" (dont les solutions détaillées terminent cet ouvrage). Sous ce terme neutre, on s'en est bien rendu compte, j'ai réuni toutes sortes de positions, depuis la simple application de l'exposé "magistral", jusqu'à l'étude la plus complexe (et la plus tourmentée). On ne saurait trop conseiller, encore une fois, de réfléchir sur chaque diagramme avant de se reporter à la solution. Mais on peut, si les idées nous manquent, agir ainsi : lire tout ou partie de la solution, reprendre plus tard le diagramme "avec un œil neuf", enfin rédiger "notre" solution, en se fondant, moitié sur notre mémoire, moitié sur nos propres analyses.  Les progrès en finales, et donc, d'après Capablanca, aux Echecs, sont à ce prix.

 

Ce n'est pas "facile", mais c'est "possible".