Championnat de Russie, le 06/10/2013
Au tournoi d'Elancourt (à 30 km de Paris, non d'Amsterdam, comme le suggérait un facétieux lecteur) qui vient de prendre fin, notre moisson de finales intéressantes fut maigrichonne. Mais à Nijni-Novgorod se produisit une plongée dans le passé.
Voyez la finale de Tours Goganov-Vitiugov de la première ronde : Rd1, Th8, Ph6 / Rf3, Te6, Pd4 & f4. Ici les Blancs ont raté 48 Rd2! (au lieu de 48 h7? Te7!) Re4 49 Th7! f3 50 Th8!.
Nihil novi sub sole : dans le classique Leonhardt-Spielmann 1912, après que les Noirs eurent manqué le gain, on en proposa dans certains livres un autre... qui avait la malchance d'être faux : on plaça le RN du mauvais côté, ce qui aboutit à Rb1, Tg7, Pg6 / Rd3, Tc6, Pb4 & d4.
C'est bien Goganov-Vitiugov, à deux nuances près : tout a été décalé vers la gauche, et la TB est en 7e rangée au lieu de 8e. Ce qui exige un peu plus de précision.
Là-dessus, l'équivalent de 48 Rd2!, à savoir 1 Rb2!, sauve les Blancs : 1...Rc4 2 Tg8 d3 et maintenant (dans Rb2, Tg8, Pg6 / Rc4, Tc6, Pb4 & d3) non le tentant 3 g7? à cause de 3... Tc7! (comme le ...Te7! que joua Vitiugov) mais le calme 3 Tg7!! et cette fois, ce sont les Noirs qui sont en zugzwang. Par exemple 3...b3 4 Th7 Txg6 5 Th4+ croquant le plus dangereux des pions.
Les coups 49 Th7! et 3 Tg7!! sont équivalents, mais le second est unique car le pion de droite est plus avancé ! La position après 3 Tg7!! n'est pas un zugzwang réciproque, car les Blancs au trait joueraient Tg8!!, mais en pratique, il est plus difficile d'oser jouer Tg8-g7 que l'inverse, car on n'aime pas bloquer son pion !
Note du 7 octobre : au bout de 3 rondes, notre ami Nikita est en tête du championnat avec 2,5 / 3 en ayant joué 3 finales de Tours. Quand c’est avantageux, il gagne, quand c’est inférieur, il annule. Appliquant par là le principe de Bogolyoubov : "Quand j’ai les Blancs, je gagne parce que j’ai les Blancs, quand j’ai les Noirs, je gagne parce que je m’appelle Bogolyoubov”.